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mardi 26 juillet 2016

Oh là là Chalencon!

"On s' demandait bien qui ça serait qui nous amènerait le dénouement mais on n'avait jamais pensé qu'ça serait si compliqué !

D'abord au stand des Rias, étaler sans qui s'envolent nos papiers témoins explicatifs d'nos activités, outils divers et, bin sûr, quelques publications.

L'arrivée d'Pierre Alberina dont on s'demande par quelques bouts on va l'publier. 
Parce qu'on va l'publier, c'est évident : ses nouvelles nous parlent de jazz, avec mots de Renault, Kerouac, Van Gogh et d'autres.
La marche bien sûr - pas comme celle d' Jean-Marie Mengin exposée à Chalencon il y a un an, toujours re-travaillée et de plus en plus libérée en carnets de voyage (aux atmosphères!)
Où le numérique construit éditorialisations inédites et chercheuses des notes rédigées, photos prises et de leur montage spécifique porteur à chaque fois de significations nouvelles...

La  marche de Pierre Albarina, elle, est exploration d'un humain douloureux, de vies et pensées cassées, du "vivre  en conditions difficiles" - en construisant ses réponses y compris par explorations ou abandons à la limite du pathologique ou  en franchissant ses limites... Kérouac évoqué, Miller, Steinbeck, Hemingway?  mais aussi Charcot,  Freud et tant d'autres... Quand Jean Marais Cocteaudisant traversait en moto le miroir... Ou Quand Buñuel ouvrait l'oeil en chien andalou... Ou, chut secret, Hopper en monde duquel se plait et complait l'auteur...

Pierre est très gentil - du moins en apparence - et il a répondu à notre angoisse (comment en ce jour du Salon du livre de Chalencon 2016 répondre enfin à l'énigme   ? :
 "Mais qui donc a tué la mère Michel?"

D'abord un 1er texte, pas mal du tout que nous publierons comme témoin d'une étape dans la recherche de la vérité  (si Pierre nous le retransmet), puis un peu plus tard un second texte, non moins pertinent). Soulagement! On tient une réponse plausible qui cadre bien, et peut s'expliquer à des collégiens...

Mission accomplie, la réponse à l'énigme arrive au bon moment.


On peut donc -le "on" étant Jean-Daniel Balayn  , cavalier émérite et agrégé de lettres classiques, lecteur en branches hautes  - lire, d'un point élevé, un texte répondant à l'énigme et ne laissant qui que ce soit dans les affres de l'incertitude.



Réglé, il lira le beau texte introducteur d'Yvette Noilly... puis la ou les deux réponses plausibles et apaisantes de Pierre Albérina, plébiscitées par leurs premiers lecteurs.



Mais voilà que se produit l'inimaginable : la disparition de l'auteur et même
                      sa très longue disparition.


On attend, on fait des recherches. 
L'auteur,  quelqu'un de sérieux, 
                                                         qui sait qu'on doit le lire, 
                                                                                                           a disparu!

                                                                                                                                    Pourvu que !

Attente/suspense/ Attente/suspense/ Attente/suspense heu!/ pense/ 
Attente/suspense  heu...
Inquiétude...
Michel Cimaz part même, sans la connaître, à la recherche de la voiture de l'auteur, 
au cas où, 
plongé dans les affres de l'écriture...


Rien ni Personne ! Voitures vides près du cimetière...  

IL FAUT S'Y RESOUDRE! DISPARITION EFFECTIVE.

ALORS...

Jean Daniel lit le texte d'Yvette Noilly... 
L'inquiétude sourd à chaque jointure du pavé du parvis... comme brume du petit matin en marais charentais...

Les regards inspectent les lointains... 
les pieds fatigués montent et descendent la rue pavée de Chalencon...

C'est que, DE PLUS,  l'auteur est parti avec ses textes ! L'angoisse est à son comble...


L'auteur - Pierre Alberina ! 

Et voilà que...

Alors qu'on ne l'attend plus, 
il surgit paisiblement. 

Ouf, il est en vie...

Et sort d'où ?
D'un atelier d'écriture au Temple!!!!!!!

Vite vie vite vie vite...

Un des textes donné en hâte à Jean-Daniel qui, retrouvant son souffle après une telle inquiétude,  le distille en dense et attentif  silence...

Ouf!  
Mission accomplie. 
Lourde de non-dits...

 Mais soyez sans crainte Pierre, pince-sans-rire, sera soumis à la question...

D'autant que...


D'autant que...
Restait la mise en blog ; 
l'auteur demande 24 h pour toiletter ses textes !!!
et, délai atteint,  nous envoie celui-ci...


Qu'est-ce qui se cachait sous cette requête ? Attente/suspense/   Angoisse de l'écriture ? Simple professionalisme ? 

De plus devant un public comme celui de Chalencon ?
 -->  retour à la case départ . 


                                                           Voici donc le dit texte, suivi                                                                         de 
                                                                         quelques photos... 
                                                                    rangées en calaméo....


                                                                                                       O.E



               
                  Le train s’est  arrêté en gare de Combe-sur-Oeillette, et j’ai failli rater la descente, somnolent que j’étais dans le ronron du ballottement rythmique et douillet  du convoi. J'ai chopé ma valise et couru jusqu’à la portière « e pericoloso sporgersi » et j’ai été à deux doigts de m’étaler sur le quai… ça commençait bien. 
Je me suis retrouvé dans le froid du matin humide et brouillassant.  

                           Je me suis mis en recherche de mon chemin et une brave dame, un fichu fleuri autour de la tête, des lunettes en écaille sur son nez crochu et portant un panier à provisions, m’a accosté  et demandé si je venais là pour l’enquête. A quoi m’a-t-elle reconnu? Je suis pourtant vêtu comme chacun, avec mon imperméable kaki, mon chapeau en feutre et ma pipe ! 

La brave dame me confia... et
« - Avez-vous des soupçons sur le meurtrier présumé ? » me demanda –t-elle tout bas,  la main en cornet autour de la bouche .
                                    « -Présumé ? Mais par qui ?
                                       -Par moi. Moi… je soupçonne… Le pharmacien ! Je l’ai vu arriver le premier sur les lieux du crime. Ah !cette pauvre mère Michèle! Je me suis précipitée à ma fenêtre quand j’ai entendu son cri. Le CRI !  Horrible! Et j’ai vu le chat s’enfuir. Le chat, il n’aime pas le pharmacien. C’est pour ça… et pourquoi que il l’a tuée avec un couteau de boucherie, dites  "monsieur le commissaire  »  (je ne suis pas commissaire,   juste un Privé, mais expliquez ça à cette brave dame !)

                                     « le pharmacien, c t’un vilain homme ! reprit-elle. Il m’appelle Mamzelle Gazette ! toultemps !  allez savoir pourquoi ? Toujours est–il qu’il aurait pu l’empoisonner, avec toutes ses drogues, le pharmacien d’Oeillette.  Alors pourquoi un couteau ?... Pour détourner les soupçons ! monsieur l’inspecteur …vers le boucher
 …ou le quincailler
…le traiteur 
…le coiffeur 
…le chef du restaurant 
… le maréchal –ferrant 
… la couturière
…le poissonnier

et alors, l’aurait –il entendu, le pharmacien, le cri  de la mère Michèle ? Que nenni ! Point du tout ! Il est sourd comme un pot… d’apothicaire. Et, entre nous, j’vas vous dire  capitaine : 
                                  c’était son amant   à la mère Michèle !  
                                                                                                Un amant vénal ! 

Alors il l’a trucidée, couic ! Pour avoir la maison ; la mère Michèle, paix à son âme, sans descendants sinon son matou jaloux qui mordait ses orteils, au pharmacien, en cheville avec le docteur, un fameux bras cassé celui–là ; ils faisaient des affaires, avec aussi le notaire, dont la femme tient l’agence immobilière, et qui est la sœur du docteur  dont la fille est mariée à l’architecte, fils du  pharmacien ; vous suivez ? et ils désiraient tous hériter de la mère Michèle et acheter sa maison, elle qui ne voulut jamais! 
Alors qui que l’a tuée ? 
                                             Sur ce, à la revoyure, monsieur le lieutenant Colombin !  »
                                    Je me retrouvais gros-jean comme devant. Les gendarmes conclurent, sur le témoignage du pharmacien et de son fils, de  sa femme et de son père,  à un crime de rodeur, un mangeur de chat qui ne l’attrapa jamais ; il fut incarcéré et je rentrai chez moi. Plus tard je lus dans le journal de Saint-Apollinaire-de-Rias que le notaire légataire du testament de la mère Michèle par l’agence immobilière vendit la maison à l’architecte qui la retapa et en fît un cabinet médical pour le docteur et un appartement pour le pharmacien ; celui-ci emménagea et le soir-même un gros chat se faufila entre ses jambes ; le pharmacien débaroula les escaliers et même sa voisine la mère Lustucru ne l’entendit crier, crier, crier  à qui retrouverait ce chat, ce maudit chat  à la mère Michèle ! 
                                                                                             Pierre Albarina

         


L'accès au calameo d'un récit/promenade 
en images de cette journée...

Vous pouvez nous envoyer d'autres versions... Ou écrire une autre nouvelle policière.

Vous pouvez aussi nous envoyer des images ou photos, ou vidéos,  de  brefs extraits sonores... Nous les mettrons en ligne avec plaisir...


Dans l'attente de vous lire... publier...


J.C. 

                                                                           









dimanche 24 juillet 2016

Six  semaines déjà que la mère Michel a été retrouvée morte chez elle et toujours rien qui puisse aider la police dans ses recherches !
Les habitants sont de plus en plus stressés…

Cependant dans les hauts-lieux le travail d’investigation se poursuit  et toujours  le « pourquoi » et  « par qui »…

 En attendant la méfiance s’installe et le soir les portes sont vérouillées !



                                                       Geneviève Greco

lundi 27 juin 2016

ATTENTION STRATAGEME...

Pour faciliter l'usage de ce blog en enquête policière nous avons mis :


- en 1 l'article d'Yvette Noilly, une belle écriture pour poser le problème...

- en 2, les questions qu'elle pose
- en 3 et plus,  les articles reçus pour sinon apporter du moins approcher les ou la solution possible... (pour le moment par ordre chronologique de réception, et en cours de mise en ligne)


Il s'ensuit donc que toutes les dates d'édition des articles sont fausses, ce qui, du moins à ce jour,  n'a rien à voir avec l'intrigue. 

Il ne s'agit que de mettre des dates permettant de classer les articles suivant - non pas des contraintes techniques - mais une logique pédagogique, adaptée aux lecteurs et à la tâche. 


Envoyez-nous vos articles.

Indices acceptés à moins d'un mois de la Fête du livre de Chalencon qui verra le dénouement!

J.C., EPN St-Apollinaire-de-Rias


samedi 2 avril 2016

La belle proposition d'Yvette Noilly...

« Sombre est la nuit
Un éclair luit
Un homme fuit
Sans un bruit
Meurtre infâme
D'une femme
Qui rend l'âme
Et qui crie »

Je fredonnais les paroles de Berthold Brecht en traversant la rue principale Amédée Gontard, dans mon petit village de Combe sur Oeillette.
 Était-ce à cause de l'obscurité qui arrivait vers 5h de l'après-midi en cette période proche du solstice d'hiver ? Ou bien à cause d'un brouillard à couper au couteau qui montait de la rivière proche et qui renforçait cette ambiance un peu irréelle, un peu hors du temps, que me remontaient  ces paroles de  « Mac the Knife" . Je ressentais l'humidité lourde et poisseuse du smog londonien, l'atmosphère  glauque des bords de la Tamise aux eaux turbides comme si je l'avais vécu.
Au-dessus de moi, on apercevait vaguement le halo coloré des ampoules de la guirlande de Noël mise en place chaque année par la municipalité. Je me dirigeais vers l'épicerie de la mère Michel qui en réalité était une fille Gagnon, mariée à un Pouchard de  Malabret. Le Gaston Pouchard avait succombé il y a déjà quelques années, à une attaque cérébrale foudroyante. Depuis, elle vivait seule avec un énorme matou blanc et noir qui se reproduisait gaillardement dans tous les environs d'où ce nom familier de Mère Michel. C'était une forte femme à la poitrine opulente et bien que les propositions ne lui eussent pas manquées, elle n'avait pas voulu se remarier, préférant la liberté de diriger seule sa vie à un compagnonnage toujours un peu pesant. Accomplir son devoir d'épouse ne l'avait pas toujours amusé. Elle aimait la lecture, pas les romans d'amour doucereux mais les romans policiers et la lumière de sa lampe de chevet filtrait fort tard à travers les fentes des volets de sa chambre donnant sur la rue.
J'allais atteindre la porte quand un cri suraigu, strident, perça la grisaille cotonneuse, puis le silence. Un silence pesant qui me noua la gorge et me figea sur place. L'avais-je rêvé ce cri ? J'arrivais péniblement à décoller mes chaussures du trottoir et à avancer un pied puis l'autre. Le battant de la porte du petit magasin était grand ouvert. Je passais le seuil, lentement, attentif au moindre bruit anormal, sur mes gardes. Le chat trônait sur le comptoir. En m'apercevant, il se hérissa jusqu'à doubler de volume et feula entre ses moustaches. Il sauta prestement sur le carrelage où il laissa l'empreinte de ses pattes et plongea dans le brouillard de la rue. Les traces d'un rouge carmin très sombre venaient de la pièce contiguë. On aurait dit du sang. J'hésitais à pénétrer plus avant, oppressé, retenant mon  souffle. Il fallait que je sache et en même temps j'avais peur de ce que j'allais découvrir.
Sur la table couverte d'une toile cirée à carreaux rouge et blanc, une passoire pleine de légumes  prêts pour la soupe du soir et des épluchures rassemblées sur un bout de journal. Une chaise était renversée. La mère Michel gisait  recroquevillée dans une tache qui s'élargissait, glissant dans les joints  des dalles du sol. Je fus secoué d'un tremblement irrépressible. J'entendis quelqu'un entrer dans l’échoppe, je me retournais . C'était le pharmacien  avec sa blouse blanche qui avait sans doute perçu le cri, son commerce se situant en face, de l'autre coté de la rue. Il se dirigea vers la forme effondrée au pied de la table et en évitant de piétiner le liquide gluant, lui prit le pouls. Il déclara d'une voix blanche « Elle est morte ! Allez chercher le maire, vite ». D'autres personnes étaient entrées. Nous étions cinq ou six, les bras ballants, incapables de prononcer une parole. Quelques minutes s'étaient écoulées seulement depuis le cri mais j'étais prisonnier du temps qui m'avait figé comme dans de la glace. Les paroles du pharmacien me ramenèrent dans le réel. Je déglutis.
Le maire, en charge de la police sur la commune arriva en courant et se mit à donner des ordres précis : prévenir le docteur Martel, ne rien toucher,  évacuer le local, téléphoner à la gendarmerie. Il contemplait la scène, conscient de tous les problèmes que cela allait lui causer. C'était impensable, une telle horreur à  Combe sur Oeillette, un village si paisible. Aussi loin que pouvait remonter sa mémoire, jamais une telle chose ne s'était produite sur son territoire. 
Qui avait commis ce meurtre, car il s'agissait bien d'un meurtre ? Elle n'avait pas pu se trancher la jugulaire seule.

Les choses suivirent leur cours. Des badauds s'attroupèrent et commentèrent l'évènement, donnèrent leur version des faits, émirent des hypothèses souvent complètement saugrenues. Le correspondant local de l'Hebdo du Centre fit quelques photos. Les gendarmes prirent ma déposition et celle du pharmacien dans le bureau du maire. Puis chacun rentra dans ses pénates. Le froid humide avait pénétré sous mon par-dessus, je me hâtais moi aussi vers mon logis.
Je ne mangeais pas et me couchais aussitôt mais le sommeil n'arriva qu'au petit matin.




vendredi 1 avril 2016

Questions



QUI A TUÉ LA MÉRE MICHEL ?

POURQUOI ?

Vous êtes le journaliste retraité ou vous êtes le gendarme chargé de l'enquête ou bien vous êtes le chat ?

Donnez votre version des faits solidement étayée soit en produisant un rapport d'enquête soit en écrivant la fin de l'histoire.

dimanche 27 mars 2016

Rapidement le bouche à oreille fit le tour du village, laissant derrière lui, l'interrogation.
?
Qui...
Pourquoi?
Provoquant chez certains la peur, chez d'autres l'incompréhension.
La raison de cet acte devait être d'mportance. M. n'était pas d'un abord facile certes ; mais en arriver à ce crime odieux?
Peut-être une affaire de famille? On lui connaissait  un garçon  et une fille que l'on ne voyait depuis bien longtemps.
NON CE N'EST PAS POSSIBLE!
Mais les affaires de famille parfois...
Geneviève G.
Experte en avatars de la vie...




samedi 26 mars 2016

Odile pleurait, éternuait, se rongeait les ongles, se bouffait même le bout des doigts. L'en avait pissé dans sa culotte! De trouille? De rancoeur ?
Mais elle, sa mère, pas comme sa fille, quand a l'était jeune,  a l'avait du chien - la mère!  Mais a s'foutait pas mal d'sa fille ! A préférait ses amants et ses chattes... Jamais de chien ; ça non !Trop macho!
L'avait peur d'sa mère. Savait pas pourquoi? Comme ça.
D'un côté, l'avait  peur qu'un peu ; d'elle... D'un autre a l'étouffait. L'avait peur d'être étouffée, noyée dans son luxuriant  giron.
L'impression qu'a l'envahissait comme cadavre d'Ionesco remplissant une pièce pis l'autre. Ionesco ou Beckett ? Pas Arrabal ; lui c'était l'tuyau qui s'allongeait...Et l'sdéshabillait jusqu'à l'os...<br>
?
L'était pas cultivée la Odile. Sa mère lui avait pas fait aimer l'école. Ses maîtresses non plus ni ses profs. L'était pas assez huppée!
Mais a l'avait longtemps fait l'ménage aux Moufles du Sud, à Paris. L'entendait les répétitions.
Même si a y pigeait rien, s'en imprégnait - comme un buvard qui boit l'encre ou l'ancre- ancre les mots- ça dépend d'c'qui veut.
A s'en fichait,  mais quand a l'avait peur, s'sentait trop vide, ces mots comme refrain répété, lancinant, la rassuraient.

Sa mère. Ce sang. Pas des menstrues.
Comme lapin qu'on tuait autrefois chez l'oncle Léon au bord de la Marne pour faire la sanguette. (délicieuse) en chantant. "Ah le petit vin blanc qu'on boit sous les tonnelles..". Guinguettes et jardins ouvriers, la vigne et la tonnelle, quand le père se rasait avec ses Gillettes mordant la mousse blanche...

La Marne c'était pas en Pologne. L'Polonais c'était l'autre grand-père, l'père de son père, son père qu'avait presque pas connu. La faute à Marlène, mais d'abord à sa mère...

A sursauta, la chatte s'redressait menaçante, poils dressés, zyeux luisants.
Les épaules de la fille de la mère Michel frémirent comme une des rares fois où alle dansa l'tango. Le vrai, langoureux d'Argentine.  L'avait osé le haussement d'épaules qui frissonnait le corps de haut en bas et gauche à droite. 
C'était loin tout ça. A savait pas où était son père, et sa mère - qu'a voyait pas souvent, l'était morte.

La chatte la tira de ses rêveries. Poils en érection, yeux luisants, langue pointue sur dents acérées. Ramassée comme prête à bondir.
Elle verdit de trouille, voulant s'enfuir mais retenue par ses jambes flageolantes.  Et puis lui revient ce conte chinois maintes fois raconté par l'Polonais de Cracovie, où une princesse se transforme chaque semaine en chatte pour  égorger  hommes et femmes et s'en nourrir...

Y'avait qu'sa mère pour la maîtriser (la chatte) d'un regard langoureux, corps chaloupé. Et si sa mère c'était la chatte ? Mais alors, elle-même, aurait-elle aussi ce don de se transformer en chatte? Et quoi faire? Et où? Et quand ?
A l'avait peur et à la fois, elle, si éteinte, a jubilé comme si la vie lui offrait une possibilité de revanche. Mieux que son frère qu'tait pas v'nu, lui qui colonisait les nègres en Afrique mais dépensait chaque jour la fortune gagnée! Il les tondait comme des moutons pour rien et s'en foutait, s'était toujours foutu des réprimandes marmonnées par sa mère. Elle aussi d'ailleurs après devoir accompli de mère;
D'ailleurs elle ne la voyait pas souvent, même pas une fois par an. Le frère, lui, ça faisait des années qu'il devait venir. A moins que... Il était persuadé que son père avait laissé, pour lui, un magot à sa mère... Allait savoir.

Emergeant de sa torpeur, un regard ambigu fixé sur la chatte, Odile sortit à reculons/croupetons prudents  et disparut dans l'épais brouillard du soir, troué d'un pas guilleret...

Iñes I.
Un hommage de Patagonie à Jean Tardieu 












vendredi 25 mars 2016

Entrées en scène d'une machine...

Joan  Casals va droit au but et après avoir visité l'ancienne épicerie nous propose deux scénarios :

Dans les deux cas, il a remarqué la vieille machine à couper le jambon et il a retenu un indice : la roue à couper, dévissée et qui semblait avoir voltigé dans la pièce au carrelage recouvert de sang.

1er scénario, le suicide : 
la mère Michel après avoir dévissé la roue tranchante et activé la machine s'était assise de manière à ce que sa gorge soit sur la trajectoire du tranchoir. La chute s'en est suivie et la mort...
Les raisons du suicide ? La solitude? La maladie ? La distance établie avec les enfants ? Les difficultés de son vieux commerce ?...

2ème scénario, l'accident :
son collier s'est pris dans la machine qu'elle nettoyait, la roue al'a tirée vers elle et a tranché la gorge. Le chat a eu très peur...